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aux quat' Sardines
22 juillet 2013

Concarneau et la construction navale ...il y a 50 ans

Jean-Michel Robert nous habitue à ses anecdotes et clins d'oeil historiques sur l'évolution, la mémoire des navires et des hommes qui ont fait le port cornouaillais. Aux Quat'Sardines nous aurions presque envie de corriger la rubrique "Histoire maritime" en l'intitulant "Almanach Robert".

 

L’histoire nous apprend que la construction navale était déjà florissante dans le port de Concarneau au 17ème siècle puisqu’il s’offrait à cette époque le luxe de construire quelques navires pour le Roi Louis XIV.  

Christophe Fouquet Comte de Chalain alors Président du parlement de Bretagne mais aussi cousin de Nicolas Fouqet surintendant des Finances du royaume va faire construire localement quelques navires, le nom de Duquesne alors au manoir du Moros est aussi avancé.

C’est ainsi que lEcureuil (les armes de la famille Fouquet alias Foucquet, Fouquet de Belle-Isle: un écureuil), le Grand Chalain  et le Saint Sébastien seront réalisés sur les instructions du maître charpentier Laurent Herbac de la marine de Brest. Ce sont des bâtiments légers puisqu’ils prendront rang au service des gabelles (impôt royal sur le commerce du sel). (Archives Nationales L.L 545).

ecusson fouquet

Puis viendront aux 18 19 et 20èmesiècles ces constructeurs charpentiers de toute une flotte de bateaux de pêche, sardiniers, thoniers,  pinasses et chalutiers jusqu'au moment de la modernisation, il y a juste 50 ans en ce mois de juillet 1963  le lundi 22 exactement.

LANCEMENT  DU  PREMIER  CHALUTIER en FER  CONSTRUIT  A  CONCARNEAU

au chantier

Victor Ramet est un artisan patron pêcheur d’Etaples prés de Boulogne sur Mer, ses zones de pêche au hareng  sont la mer du nord et les « riddins » du Pas de Calaisou, la mer est « plus que Bretonne ».

Pour sa nouvelle unité il a choisi le chantier S C E N de Concarneau pour son sérieux et son efficacité. Un chantier en pleine expansion et qui fait référence. A la tête du chantier Pierre Lancien et Maurice Mayne « deux briscards » dira Ramet et surtout un tout jeune Chef d’Equipe qui entrera dans l’histoire locale.

Michel Piriou et son équipe en ce lundi 22 juillet 1963 prépare le lancement de ce premier bateau coque acier jamais construit dans nos chantiers.

charpentier de marine

De gauche à droite: Le Dez-Bourvic, M.Piriou, Goanvic, L’Helgoualch’, Jos Le  Gall. (Coll JMR)

A 17h30 c’est la pleine mer et  la  Glorieuse Sainte Rita II  glisse lentement des bers du chantier vers les eaux de l’arrière port. Une coque de 20 m pour un tonnage de 49 tonneaux,  toute  une histoire que ce tonnage en effet:

Les plans établis par un architecte Parisien déterminaient la jauge du bateau à 70 tonneaux environ, mais le futur propriétaire  souhaitait impérativement que celle-ci ne dépasse pas 49 tonneaux, à 50 Tx en effet la législation change notamment sur les normes de sécurité, sur le nombre d’hommes d’équipage, sur les zones de pêche, etc..

Pour remédier à ce supplément de jaugeage le chantier utilisa une astuce, le «  plancher de la cale à poisson fut relevé et entre le fond du bateau et ce plancher l’espace fut rempli de … bouteilles en plastique  vides,  ce qui diminua d’autant le volume mesuré  de la cale et par  suite la jauge brute du bateau. « Michel Piriou »

L’histoire ne dit pas si la cale  à retrouvé son volume initial....

maquette Glorieuse Ste Rita musee de la peche

Glorieuse  sainte Rita II  B  2922   puis  B L 341026

Longueur 20m largeur 5m60 - jauge brute 48,73 tx - Moteur : Poyaud 380 CV

 Glorieuse Sainte Rita II sera vendu  aux Sables d’Olonne en 1991 et prendra le nom de La P’tite Matte,  déconstruit en 1997.

(doc Jean-Michel Robert  1993/2010/2013)

maquette Glorieuse Ste Rita musée de la peche

 

 

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