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aux quat' Sardines
14 septembre 2009

Quand pédagogie et dignité ne riment pas toujours

Contrairement aux mulets fossoyeurs des ports, les sardines apprécient un environnement sain et limpide. Aujourd’hui elles mettent volontairement le nez dans le caca histoire de tirer la sonnette d’alarme à défaut de pouvoir tirer... la chasse d’eau. Dans ce magnifique archipel des Glénan en Bretagne Sud, zoomons sur une île 47° 43′ 01″ N 3° 59′ 36″ W, l’île de Fort-Cigogne repérable par sa tourelle de 20 mètres de hauteur construite en 1911, un véritable amer bien connu des plaisanciers qui surplombe le fort militaire du XVIIIeme siècle.

Comment ce fait-il qu’un spectacle aussi désolant qu’une coulée de matière fécale s’offre aux visiteurs de la face Sud du fort ? Vous soulèverez probablement le fait que ceux-ci n’ont pas à s’y trouver puisque que l’île propriété de l’Etat est louée à une fameuse école de voile.

S’il y a ici Ingérence dans la sphère privée, les usagers de la chambre profitent cependant des écoulements peu hygiéniques et peuvent s’indigner malgré tout de ce manque de respect environnemental. A l’heure où des moyens de traitements écologiques existent ( toilettes sèches, systèmes de cuves) une institution pédagogique devrait montrer, semble-t-il, l’exemple aux très nombreux consommateurs des territoires maritimes.

On trouve de nombreuses listes de fabriquants-distributeurs de systèmes pour collectivité, il existe des formations délivrées par des organismes pour comprendre l’éco-assainissement et accompagner le développement de ces nouvelles techniques de traitements des rejets domestiques. Certes tout a un coût, mais l’enjeu n’est-il pas de préserver un site que tous s’accordent à trouver exceptionnel, et aussi d’éduquer les générations futures dans la dignité ?

Espérons que ce manquement soit réparé très prochainement ou prions pour que l'écrivain fétiche des Glénan* revienne ici-bas réécrire Fort-Cigogne.

caca1 caca3 caca4

(photos Philippe Yvonnou, août 2009- Texte Anh Gloux)

*Il s'agit de Jean-Pierre Abraham, bien qu'il soit difficile d'associer ici un auteur raffiné à une si désagréable constatation. Fort-Cigogne -ISBN:2.86853.230.6, récit paru en 1995 aux éditions Le temps qu'il fait.

Fort_Cigogne

collage Catherine Bayle

Commentaires
A
Effectivement Monsieur Goldschmid il semblerait que nous ne partagions pas le même état d’esprit; peut-être que les plaisanciers en question ne sont pas forcément "citadins" mais aussi dotés d'un bon-sens et d'une éducation basique , issus pour certains du milieu maritime (navigants, enfants de marins, anciens capitaines au long-cours…oui, on les apprécie en général pour leur discrétion sur les pontons et sur l’eau) qui naviguent à l’année ou occasionnellement, et qui s'interrogent sur l'évolution d'un plan d'eau à partager et à préserver. A quand la commercialisation des légumes des Glénans ?
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G
Merde alors,<br /> <br /> Bravo à vous, plaisanciers qui parlez doctement des toilettes de Fort Cigogne, vous qui, à bord de vos bateaux, chiez en cachette dans les eaux du lagon et souvent près des plages où tant de gens se baignent. Vous avez enfin pu prendre une photo parlante. Je suis au regret de vous le dire : ce n’est pas de la pollution et si ce n’est pas beau n’y allez pas, d’autant que l’endroit n’offre aucun intérêt touristique.<br /> <br /> Pour prendre la photo il fallait profiter de la basse mer et des mortes-eaux. Sachez que le lieu est énergiquement nettoyé deux fois par jour. La mer emporte ces déchets pour les donner en pâture aux innombrables organismes marins qui s’en régalent pour notre plus grand bien.<br /> Ne l’oublions pas, sans merde, il n’y a pas de légumes, même si, de nos jours, les chimistes empoisonnent notre environnement pour faire pousser sans merde des légumes insipides.<br /> <br /> Nos chers donneurs de leçon feraient peut-être mieux de s’occuper de la vraie pollution, celle qui détruit inexorablement l’estran. Venant de Genève en 1951, j’avais été émerveillé par l’extraordinaire diversité et abondance de vie que l’on trouvait sur cet estran. Cinquante-huit années plus tard, un bon tiers à disparu, pas à cause de la merde, mais bien plus sûrement à cause des produits chimiques, malheureusement invisibles, que notre frénésie de confort et de propreté apparente produit.<br /> <br /> J’ai passé 40 ans à gérer les déchets du Centre Nautique des Glénans toujours dans le souci du respect de l’environnement. Et ceci bien avant que cette notion n’effleure les esprits. Vous, citadins qui avez perdu toute relation avec la nature, avez des raisonnements dramatiquement primaires : ce n’est pas beau donc c’est mauvais.<br /> <br /> Dans le cas qui nous intéresse, tout traitement quel qu’il soit, sera bien plus polluant, déjà par la seule production de CO2 et sans compter d’autres inconvénients, que je ne puis pas deviner.<br /> <br /> Pour finir il faut parler d’argent. Dans le Télégramme du 4 novembre on envisage d’avoir des subventions. Dépenser de l’argent public pour faire des conneries, ce n’est tout de même pas sérieux.<br /> <br /> Jean Louis Goldschmid ancien directeur technique des Glénans.<br /> goldschmid - email : goldo@orange.fr
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A
et par ailleurs, crois-moi Patrick, laisser à l'abandon sur la plage des tas de ferrailles rouillées ça doit faire mal par où ça passe, le problème est que c'est moins vite biodégradable...
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S
C'est aux Glénans, au début des années soixante-dix, que j'ai pris mes premiers cours de tri sélectif : séparation du biodégradable du reste avant d'aller nourrir les goëls avec les épluchures de patates, écologiquement livrées à la godille.<br /> Naïvement je pensais que naturellement, au fil et dans l'air du temps, cette éthique de protection de l'environnement s'était renforcée et faisait partie du socle basique de la vénérable institution.<br /> Ben merde alors! On n'a pas fini de les faire chier...
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A
Il n'est jamais trop tard pour bien faire, soyons des relais pour que sans animosité envers qui que ce soit ce bel endroit soit correctement entretenu.
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